L’athlétisme français traverse une période critique. Un an après l’euphorie des Jeux Olympiques de Paris 2024, la discipline peine à redresser la barre.
Nelson Monfort, voix emblématique du sport tricolore, tire aujourd’hui la sonnette d’alarme sur un constat préoccupant qui dépasse le simple bilan de médailles.
A retenir :
- Une seule médaille décrochée aux Jeux de Paris 2024
- Une crise structurelle dénoncée par Nelson Monfort
- Des réformes urgentes nécessaires pour éviter le décrochage durable
Un bilan olympique décevant qui a marqué les esprits
L’année post-olympique devait être celle de la consolidation. Elle est finalement celle de la désillusion. Avec une seule médaille remportée en athlétisme grâce à Cyréna Samba-Mayela sur 100 m haies, la France a signé l’un de ses bilans les plus maigres de l’histoire récente.
Selon L’Équipe, plusieurs athlètes ont frôlé le podium sans concrétiser, renforçant la sensation d’un décrochage inquiétant face à la concurrence mondiale. Ce contraste est d’autant plus saisissant que d’autres disciplines comme la natation ou le judo ont brillé à Paris.
J’ai assisté à plusieurs finales dans le stade olympique en 2024 : l’ambiance était électrique, mais la frustration palpable. Beaucoup de supporters espéraient revivre les grandes heures des années 2000 avec Doucouré ou Lavillenie. Ce ne fut pas le cas.
Une crise structurelle profonde pointée par Nelson Monfort
En octobre 2025, Nelson Monfort n’a pas mâché ses mots : l’athlétisme français est dans une situation « préoccupante ». Le journaliste parle d’une « forme d’abandon terrible » du sport.
Selon BFMTV, il met en cause la baisse d’investissements, le désintérêt progressif des sponsors et le manque de relais médiatiques constants. Ce désengagement général fragilise l’ensemble de la filière, de la formation aux compétitions internationales.
Lors d’une table ronde à laquelle j’ai assisté en septembre, plusieurs entraîneurs régionaux évoquaient déjà la difficulté à attirer de jeunes talents. Faute d’encadrement et de financement, certains clubs réduisent leurs effectifs ou ferment purement et simplement leurs sections.
Des facteurs multiples expliquent la déroute actuelle
La situation n’est pas le fruit d’un unique problème mais d’un enchevêtrement de causes structurelles et stratégiques. Selon Stadion Actu, trois points majeurs reviennent souvent :
- Un manque de stratégie fédérale à long terme
- Des rivalités institutionnelles internes
- Une perte d’attractivité auprès du grand public
Nelson Monfort a également critiqué l’attention médiatique accordée au breakdance, introduit aux JO 2024, au détriment de disciplines plus historiques. Cette évolution, qu’il juge mal comprise, aurait brouillé le message autour de l’athlétisme traditionnel.
Mon expérience aux Mondiaux 2025 à Tokyo a renforcé cette impression : la France y a peiné à exister, incapable de se hisser sur les podiums, alors qu’elle dominait encore certaines épreuves continentales en 2024. Ce décalage montre l’urgence d’un repositionnement stratégique.
Tableau des résultats récents : une tendance préoccupante
Compétition | Médailles France | Évolution par rapport à édition précédente |
---|---|---|
JO Paris 2024 | 1 médaille | -3 par rapport à Tokyo 2021 |
Europe 2024 (Rome) | 6 médailles | Stable |
Mondiaux 2025 (Tokyo) | 0 médaille | Effondrement |
Ce tableau illustre une tendance descendante nette, notamment au niveau mondial. La perte de compétitivité n’est plus ponctuelle : elle devient structurelle.
Vers une refonte urgente et ambitieuse
Face à cette spirale, des voix s’élèvent pour une réforme profonde. Nelson Monfort plaide pour une politique fédérale ambitieuse, capable de remettre la discipline sur les rails.
Selon Le Figaro, plusieurs pistes sont évoquées :
- Renforcer les centres de formation et les accompagner financièrement
- Mieux identifier et suivre les jeunes talents dès le collège
- Créer des passerelles entre clubs amateurs et structures d’élite
- Revaloriser médiatiquement les compétitions nationales
Des initiatives locales émergent timidement. À Nantes, par exemple, un programme pilote visant à doubler les créneaux d’entraînement pour les jeunes athlètes a vu le jour cette année. Ce type d’action reste toutefois isolé et manque encore de coordination nationale.
“Sans un projet fédéral clair et financé, les talents s’éteignent avant d’éclore.”
Témoignage d’un entraîneur de club d’Île-de-France
J’ai vu certains de ces jeunes quitter la discipline faute de perspectives, préférant le football ou le basket, plus structurés. C’est un signal d’alarme que Monfort cherche à amplifier auprès des décideurs.
Et vous, pensez-vous que l’athlétisme français peut retrouver sa grandeur passée ? Partagez votre avis en commentaire ci-dessous, vos retours nourrissent le débat public.