La ville de Rochefort s’attaque frontalement à la montée de la violence dans le sport, en signant une convention départementale historique le 16 octobre 2025. Ce geste marque une mobilisation collective entre institutions publiques et monde sportif face à un phénomène devenu structurel.
Selon le ministère des Sports, la situation en France n’a jamais été aussi préoccupante.
A retenir :
- Signature d’une convention départementale contre les violences
- Forte augmentation des signalements en France
- Arbitres particulièrement visés
- Nouvelles solutions technologiques et disciplinaires
Une convention locale pour un enjeu national
La convention signée à Rochefort réunit autorités préfectorales, judiciaires et sportives. Elle s’inscrit dans le cadre d’un plan national de lutte contre les violences dans le sport. Selon la MIPROF, ce partenariat permettra d’améliorer les signalements et d’assurer un meilleur accompagnement des victimes.
Des référents départementaux seront désormais désignés dans chaque discipline sportive, avec pour mission de :
- Former les bénévoles à la détection des violences
- Clarifier les procédures de signalement
- Accompagner les clubs dans leurs plans d’action
Des chiffres alarmants au niveau national
La situation dépasse largement le cadre local. En 2024, près de 12 000 actes de violence ont été recensés dans le football amateur. La plateforme Signal-Sports enregistre 5 à 6 signalements par jour. Selon la FFF, près de 2 800 signalements ont entraîné 1 000 mesures administratives depuis 2019.
Les violences sexuelles représentent deux signalements sur trois, touchant majoritairement des jeunes filles mineures. Une étude menée début 2025 indique que 58 % des sportifs ont été exposés à une forme de violence, psychologique ou physique.
Statistiques clés (France – 2024) | Chiffres relevés |
---|---|
Actes de violence recensés | 12 000 |
Signalements quotidiens Signal-Sports | 5 à 6 |
Signalements depuis 2019 | 2 800 |
Mesures administratives | 1 000 |
Violences sexuelles | 66 % des cas |
Les arbitres, premières cibles des agressions
Les arbitres amateurs subissent de plein fouet cette violence grandissante. Selon l’Observatoire des comportements de la FFF, 4 000 incidents ont été recensés la saison dernière, dont 95 dans les Pays de la Loire.
Le témoignage de Samir Belaïd, arbitre parisien agressé lors d’un match U18, illustre cette dérive inquiétante. Après des insultes répétées, il a reçu un coup de poing à la nuque entraînant cinq jours d’ITT.
“J’ai cru que je n’allais jamais remonter sur un terrain. Ce métier, pourtant passion, devient dangereux.”
Témoignage de Samir Belaïd
Des solutions innovantes pour enrayer la spirale
Face à cette explosion de violences, la Fédération française de football déploie un plan d’action inédit. Selon la FFF, les mesures adoptées depuis juin 2025 portent déjà leurs fruits.
Les dispositifs mis en place incluent :
- Caméras portatives pour les arbitres dans les matchs à risque (baisse de 75 % des incidents graves selon la Haute-Marne)
- Carton blanc et temps morts pour désamorcer les tensions
- Sanctions renforcées : radiations à vie pour violences graves, retraits de points, exclusion de compétition
Une mobilisation collective pour réaffirmer les valeurs du sport
Depuis 2020, la stratégie nationale repose sur le contrôle d’honorabilité, la prévention et la formation. Plus de 2,8 millions d’éducateurs bénévoles ont été vérifiés en 2024. Les préfets disposent désormais de leviers d’interdiction en cas de menace à la sécurité.
Les fédérations et les parquets collaborent pour accélérer les procédures judiciaires. La FFF se constitue partie civile aux côtés des victimes. Selon le ministère des Sports, cette synergie est indispensable pour enrayer la violence et restaurer la confiance.
“Le sport doit redevenir un lieu d’apprentissage de valeurs : respect, solidarité, dépassement de soi.”
Gil Avérous, ministre des Sports
À Rochefort, un symbole de mobilisation
L’initiative de Rochefort n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans une vague de conventions similaires à travers la France, de la Gironde à la Manche. Selon la CNOSF, ces dispositifs locaux accélèrent la prise en charge et la prévention, en renforçant le maillage territorial.
Le message est clair : la lutte contre les violences dans le sport ne se gagnera qu’avec une mobilisation à tous les niveaux, du vestiaire au parquet judiciaire.